III/ Les enjeux nucléaires

Publié le 31 Janvier 2015

III/ A) La force de dissuasion militaire

Le phénomène qui correspond à la propagation de l’arme nucléaire est appelé la prolifération nucléaire et celle-ci est très réglementée. Elle peut être horizontale (accumulation de têtes nucléaires) ou verticale (amélioration de l’arme). Pour limiter cette diffusion de l’arme, symbole de la puissance et de l’avancée scientifique d’un pays, un Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP) a été signé le 1er Juillet 1968 par une cinquantaine d’états dont ceux qui possédaient déjà l’arme atomique, et est rentré en vigueur le 5 Mars 1970. Ce traité stipule que seuls les cinq pays ayant fait exploser au moins une bombe avant le 1er Janvier 1967 (c’est à dire les Etats-Unis, l'U.R.S.S., l’Angleterre, la France et la Chine) peuvent la conserver mais ne peuvent aider les autres pays à l'acquérir. Les autres, non-possesseurs de l’engin ne doivent pas le fabriquer ni essayer de se le procurer, mais on leur permet tout de même d'utiliser l’énergie nucléaire, pour la production d’électricité par exemple

III/ Les enjeux nucléaires

Néanmoins ce traité, qui est désormais signé par la majorité des états, n’est pas facilement contrôlable. En effet, certains pays ont quand même effectué des recherches et d’autres ont menacé de se retirer du programme.
De plus pour pouvoir aider le TNP, un autre accord a été signé le 24 Septembre 1996, le TICE, ou appelé aussi TICEN (Traité sur l’Interdiction Complète des Essais Nucléaires). Les pays signataires de ce traité s’engagent à renoncer aux explosions nucléaires et par extension, à arrêter leurs essais. Ce traité n’a pas été conçu en un jour et est passé par plusieurs étapes :
-en 1963 un traité d’interdiction partielle a vu le jour. Seul les Etats-Unis, l’URSS et la Grande-Bretagne étaient concernés. Ces pays pouvaient faire des essais, uniquement souterrains.
-en 1974, la puissance des bombes utilisées pour les essais des Etats-Unis et de l’URSS a été limitée à 150 Kilotonne (par comparaison la bombe atomique lancée sur Hiroshima avait une puissance équivalente à 13 kilotonnes de TNT et la bombe nucléaire la plus puissante jamais réalisée, la Tsar Bomba, avait une puissance équivalente à 50 Mégatonne de TNT lors de son premier essai, effectué par les russes le 30 Octobre 1961, mais celle-ci peut monter jusqu'à 100 Mégatonne. Cette puissance serait suffisante pour détruire un pays de la superficie de la Belgique ou du Danemark)

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Le TICE, qui est la suite du TNP, devrait être plus efficace car il ne concerne quasiment que les pays déjà détenteur de l’arme même si il a été signé par plus de 180 états, dont 145 l’ont ratifié. Seulement ce traité n’est pas vraiment en vigueur car il manque la ratification de 44 états pour qu’il le soit.

Force de dissuasion nucléaire française : « force de frappe », commence officiellement en 1958, pendant la guerre froide. Influencé bien évidemment par Hiroshima et Nagazaki qui ont marqué les esprit et laisse planer la menace dans le monde. Ce qui permet une affirmation de la puissance française et un gage d’indépendance militaire sur la scène internationale et la première utilisation du nucléaire.

En 1945, le Commissariat de l’Energie Atomique (CEA) est crée par le Général de Gaulle. Leur mission est d'effectuer des « recherches scientifiques et techniques en vue de l'utilisation de l'énergie atomique dans les divers domaines de la science, de l'industrie et de la défense nationale ».

Janvier 2006 , Jacques Chirac confirme l'utilisation de l'arme nucléaire contre « les dirigeants d'États qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous » et également « à ceux qui envisageraient d'utiliser des armes de destruction massive » c'est pour cela qu'une utilisation préventive, pourrait être envisagée. Cependant, il insiste bien sur le fait que ce n'est pas une arme conventionnelle et que la France veut limiter son utilisation. Le 1er essaies de la bombe française à eu lieu dans les années 60 situé au Sahara. On dénombre 210 essais jusqu’en 1996. Maintenant des simulations informatiques ont été crée afin de remplacer les essais Nicolas Sarkozy se fait le défenseur de la stabilité des conceptions françaises en matière de dissuasion nucléaire et exclue les frappes préventives, et réitère le fait que l'arme atomique est « strictement défensive ». En 1996, la Cours de Justice internationale dit que l’utilisation préventive de l’arme nucléaire est contraires au Droit International. Mais en considérant l’état actuel des choses, la Cour ne peut cependant conclure de façon définitive que la menace ou l'emploi d'armes nucléaires serait licite ou illicite dans une circonstance extrême de légitime défense dans laquelle la survie même d'un État serait en cause.

La puissance de cette arme de destruction massive a donné lieu à une recherche incessante de la part de pays autres que les deux grandes puissances de l’époque : les Etats-Unis et la Russie. C’est le cas de la France, l’Angleterre et la Chine qui font partie des cinq grandes puissances nucléaires. Les recherches de l’Inde, du Pakistan et de la Corée du Nord ont aussi abouti et sont donc des puissances nucléaires mais moins puissantes que les cinq pays précédemment cités. D’autres pays sont suspectés de détenir l’arme nucléaire comme l’Ukraine, l’Iran et l’Israël. De nombreux pays ont essayé, sans succès, de la confectionner. L’arme nucléaire n’a servi que deux fois en temps de guerre dans le passé, le 6 et le 9 août 1945 à Nagasaki et Hiroshima. Cela signifie que les pays la possédant ne l’utilisent quasiment jamais même en temps de guerres. De plus l’obtention et la possession est réglementée par des accords signés par la plupart des pays

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La dissuasion nucléaire est une stratégie imaginée dès le début de la seconde guerre mondiale et elle n’a pas évolué depuis 1970.
Cette doctrine a été mise en place pour la première fois durant la guerre froide. Elle consiste à menacer l’ennemi d’une contre-attaque nucléaire, qui risquerait de le faire totalement disparaître. C’est notamment ce qui a permis à la guerre froide de ne pas devenir une vraie guerre car si l’un des deux blocs avait attaqué, l’autre aurait riposté et cela aurait pu se finir par une MAD (Destruction Mutuelle Assurée) pour les deux camps.
Cette situation souligne donc un paradoxe concernant l’arme atomique. Celle-ci permet d’éviter une guerre nucléaire . Cela associé aux disparitions des blocs Soviétique et Américain a permis la réapparition des guerres de manœuvre.

III/ B) un savoir faire reconnu

En France, la question du nucléaire ne se limite pas à son seul cadre énergétique. Il rentre dans un contexte plus large s’articulant à d’autres implications. Technologie, sécurité, environnement, approvisionnement, emploi, développement commercial, politique, armement. Cette même réflexion amène à de plus grands enjeux inconsidérés en soulevant beaucoup d’interrogations. En 2014, pour le Civil, la France compte 19 centrales nucléaires en exploitation pour 58 réacteurs nucléaires en activité . Un 59ème est en construction à Flamanville. Sur le plan militaire, la Marine Nationale utilise 10 réacteurs nucléaires pour ses sous-marins et le porte-avions Charles de Gaulle avec d’autres projets de recherche également, sans oublier l’arsenal nucléaire. Dix réacteurs sont en cours de démantèlement. Fréquemment, certains réacteurs sont à l’arrêt pour diverses tâches d’entretien, de réparation et de maintenance. La France est le deuxième pays au monde qui possède le plus de réacteurs nucléaires. À titre de comparaison, les Etats-Unis en possèdent 104. Cependant cette énergie présente de nombreux risques .

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Selon EDF, les centrales sont garanties pour fonctionner au moins 40 ans. Pourtant, de fréquents incidents nécessitant l’arrêt d’un ou plusieurs réacteurs en raison de fuites, de surchauffe des réacteurs en pannes, incendies, etc. La Société Française d’Énergie Nucléaire précise que «les centrales atteindraient un coût de 2,5 à 3,5 milliards d’euros. Les études faites par le Ministère de l’Industrie, tenant compte de ce coût d’investissement, du prix de l’uranium, des coûts d’exploitation et de maintenance, de démantèlement et de stockage des déchets radioactifs, aboutissent à un prix de revient du kWh nucléaire inférieur à 4 centimes d’euro. Lorsqu’une centrale est amortie, le prix baisse (peu supérieur à 1 centime d’euro).». Pourtant, le prix de l’électricité pour les ménages et entreprises ne cesse d’augmenter avec les années. Le nucléaire est l'énergie majoritairement utilisé dans le monde , en France elle représente 80 % de l'énergie totale produite . Elle ne fait malheureusement partie de la catégorie des énergies renouvelables comme l'énergie solaire ou hydraulique , mais fait partie de la catégorie des énergies fossiles. En effet une centrale utilise de l'uranium pour produire son énergie qui en contrepartie produira des déchets radioactifs qui entraineront pollutions et effets nuisibles . Ajoutés aux incidents nucléaires comme Fukushima ou Tchernobyl , ces risques entrainent des contestations et de nombreux débats sur la fermeture des centrales et la nouvelle orientation énergétique de la France . L'actuel président François Hollande a annoncer la fermeture de la centrale de Fessenheim aux alentours de 2016 .

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C'est pour cela qu'Areva un groupe industriel français du secteur de l'énergie spécialisé dans les métiers du nucléaire et des renouvelables, une entreprise présente au niveau international avec un réseau commercial dans 100 pays et une présence industrielle dans 43 pays travaille sur les réacteurs de IV génération à l'aide des connaissances développées aux réacteurs à neutrons rapide refroidis au sodium dû aux décisions gouvernementale en faveur de ce type de réacteur. Pour cela AREVA est en partenariat avec le CEA et EDF. Il participe aux recherches sur les réacteurs du futur menées notamment dans le cadre du Forum international Génération IV créé en 2001.
La mission de ce forum est de sélectionner et développer les systèmes de production nucléaire du futur, à l’horizon 2030-2035, en intégrant les critères du développement durable , notamment : -la sûreté, -la compétitivité économique, -l’optimisation des ressources, -la réduction des déchets -la résistance aux agressions externes.

Ils ont inventé un réacteur EPR (European Pressurised Reactor), c'est un réacteur à eau sous pression (REP) de la classe des 1 600 MWe. Ce réacteur de nouvelle génération, destiné à prendre la relève des centrales actuellement en exploitation, est construit par Areva. Le premier EPR français devrait être implanté en 2012 à Flamanville, dans le Cotentin.

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«Cette technologie avancée offre des améliorations sur le plan de la sûreté, de l'environnement et des performances économiques.»(EDF).

L'énergie nucléaire est une énergie sans avenir. L'uranium est une énergie fossile, sa quantité sur la planète est donc limitée. De plus, les nouveaux réacteur ne seront pas opérationnel en 2040 !!

Ainsi, l'énergie nucléaire ne nous apporte aucune indépendance énergétique puisque La France achète son Uranium à l'étranger.

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III/ C) Que faire du parc nucléaire

Le parc nucléaire français est vieillissant en raison de l’âge avancé de la plupart des réacteurs. Faut-il en renouveler moins en compensant par davantage d’énergies alternatives ou davantage de gaz et pétrole? Sans énergie, un pays ne peut fonctionner et cette transition exige une étude importante de notre politique énergétique de la part des décideurs. Les répercutions se marqueront dans le temps. Une telle transition énergétique se prévoit longtemps à l’avance avec un délai exigeant que les décisions soient mises en place concrètement.

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Deux cas de figures se posent. Un renouvellement progressif des réacteurs ou un renouvellement partiel, compensé avec davantage d’énergies renouvelables. Dans tous les cas, l’abandon de l’énergie nucléaire s’effectuerait sur une transition très longue. Cela impliquerait un prolongement de vie des centrales proportionnel au niveau suffisant de production d’électricité des énergies renouvelables. En d’autres termes, la mise à niveau des énergies renouvelables avec le nucléaire s’effectuerait sur plusieurs dizaines d’années. L’Allemagne en est consciente et a déjà commencé. Mais le temps que cette transition se mette en place, se pose la question des déchets nucléaires avec leur stockage, leur coût .

Sur le plan géopolitique, il faut savoir que la part croissante des énergies renouvelables illustre la volonté cachée de l’indépendance énergétique des états. Le ressenti des analystes se confirme, l’objectif est clair: s’affranchir du pétrole et gaz importés massivement de Russie.

Par ailleurs, l’approvisionnement en uranium est capital. Sans combustible, pas de nucléaire. C’est là que des grandes entreprises bien connues entrent en jeu. Une maîtrise du territoire fournisseur de diverses matières est nécessaire avec un gouvernement conciliant pour les intérêts de la France. Les relations avec nos anciennes colonies ne sont pas entretenues sans désintérêt.

Actuellement 121 installations nucléaires de base,14 sont en cours de démantèlement, parmi lesquelles neuf réacteurs nucléaires. En effet, les 58 réacteurs d’EDF, mis en service entre 1977 et 2002, vont devoir être progressivement mis à l’arrêt puisque leur durée de vie étant initialement prévue pour trente ans. Le démantèlement nucléaire, contrairement à une déconstruction, comprend la destruction de tous les composants, y compris les réacteurs nucléaires ou les bombes atomiques.

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Il existe actuellement en France 121 installations nucléaires de base (INB). Quatorze sont en cours de démantèlement, parmi lesquelles neuf réacteurs nucléaires. A ces chantiers majeurs vont bientôt s’ajouter celui de la première usine de retraitement de la Hague où, lors de travaux dits préparatoires, deux travailleurs ont été contaminés par du plutonium, ainsi que les chantiers des centrales nucléaires . En effet, les 58 réacteurs d’EDF, mis en service entre 1977 et 2002, vont devoir être progressivement mis à l’arrêt, leur durée de vie étant initialement prévue pour trente ans pour cela il existe 3 niveau pour le démantèlement d’une centrale:

  • Niveau 1 : mise à l’arrêt définitif = décharger le combustible du cœur du réacteur.

  • Niveau 2 : démantèlement partiel = détruire tous les bâtiments de la centrale à l’exception de celui abritant le réacteur.

  • Niveau 3 : démantèlement total = démentelement du réacteur en lui même

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Rédigé par Zaccharie LEVY Jason MARINHO

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